You are currently viewing Le danger des superstitions
Article Le superstitions de Victor Maia voyant médium spiritualiste Voyance médiumnité guidance Brest Plouvien Finistère Bretagne

Le danger des superstitions

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Articles

Le mot superstition, initié par l’auteur antique Cicéron, vient du latin “superstitiosi, supersisto”, “être sous la terreur divine” ou “superstes”, “survivre”. L’étymologie latine “superstitio” vient du verbe archaïque “superstitare”, protéger, qui est composé des mots “super” qui signifie “au-dessus”, et de “stare” qui veut dire “se tenir”. Il s’agit donc de chercher à voir par-dessus les choses communes dans le but de s’attirer la protection des dieux ou d’autres puissances de l’au-delà. L’irrationnalité des superstitions.

Les croyances aux dieux et aux esprits, ainsi qu’aux effets occultes de différents matériaux et agissements, relèvent tous de la métaphysique, soit le monde des affirmations non démontrées. Il y a en effet la volonté dans les superstitions de donner un sens au monde, tout comme les religions. Dans la recherche de réponses à des préoccupations universelles, comme la peur et l’ignorance, l’immortalité et le besoin de bonheur, la superstition a ainsi inventé le conte, le mythe et la cosmogonie. Du point de vue religieux, la superstition est souvent comprise comme une sorte de croyance païenne en des forces surnaturelles qui n’ont rien à voir avec l’idée d’un Dieu tout-puissant. Ainsi, l’irrationnalité des superstitions comprises de cette manière se compose de symboles qui peuvent ou doivent être interprétés. Quelque chose dit qu’elle parlerait davantage de la nature de l’homme que de la nature de Dieu.

Grâce aux progrès des sciences, il est aujourd’hui possible d’établir que bon nombre de superstitions sont en effet des inventions qui remettent ainsi en cause les métaphysiques antiques et populaires. Il en reste toutefois quelques autres, à notre époque, que l’objectivité des sciences devrait bientôt balayer, constituant de ce fait une autre métaphysique, moderne, qui ne sera d’ailleurs jamais qu’une autre superstition pour les générations futures. 

L’origine des superstitions

Dans une sorte de survol, le texte plus bas que je vous propose en lecture établit une histoire de la superstition dans son sens premier, c’est-à-dire attaché aux dieux et aux esprits. Le texte est bon et l’auteur, sur une note humoristique, termine son panorama ethnologique en évoquant les voyants et les interpréteurs de songes. Il a été écrit par J. DE RIOLS entre 1905 et 1925. Il est la conclusion de son livre “Spiritisme et tables tournantes. Nouvelle méthode facile et complète”, éditions Bornemann. A son époque, l’auteur a écrit des fascicules un peu dans le style “L’ésotérisme pour les nuls”, ayant rapport donc avec le spiritisme, le magnétisme et le somnambulisme, la graphologie et l’astrologie, disciplines bien connues alors. Loin de l’ambition d’un Camille Flammarion ou d’un Gabriel Delanne, tous deux d’éminents spirites, il se montre cependant souvent pertinent et résume bien les faits grâce à l’exercice d’une intelligence saine.

Riols s’affiche en effet tel un pragmatique, un rationaliste spiritualiste. Il tente de démontrer que les origines des superstitions reposent sur l’irrationnel, c’est-à-dire en gros nos peurs qui se nourrissent de l’ignorance. Il ne cherche finalement qu’à rassurer ses lecteurs et il leur propose de rationaliser les évènements chaque fois qu’une peur irrationnelle les submerge. Cette attitude est très valable, par exemple, lorsque la crainte de l’avenir nous créé des soucis. Il suffirait alors de se montrer raisonnable selon la formule du “qui vivra verra”. Ou bien encore lorsque l’on est témoin d’un phénomène spirite quelconque, apparition, audition, etc ; le phénomène seul pourra parfaitement être incompréhensible et donner lieu à de mauvaises interprétations. Autant n’en projeter aucune ou bien mener des recherches objectives pour en comprendre le sens.

La société de la connaissance

Mais RIOLS est surtout un témoin de son époque, effervescente du point de vue spiritualiste. Car il n’est pas le seul à tenir ce discours progressiste, il est tenu à peu près par tous ceux qui engendrent “la nouvelle société”, celle des sciences et des technologies, capables d’accomplir de très belles choses comme de commettre des actes d’inhumanité. A cette époque, autour de la première guerre mondiale, il y a eu de grandes découvertes et études dans les sciences chimiques, médicales, mathématiques, astronomiques, psychologiques et parapsychiques, et même dans les sciences de la guerre.

Ainsi, la destruction a pu favoriser le progrès de l’humanité. Les technologies se sont développées comme jamais auparavant avec comme point d’orgue les déplacements (l’automobile, l’aviation, la navigation), les communications, l’électricité, les usines et leurs rendements, l’exploitation des nouvelles ressources, etc. Et tout ceci a forcément modifié notre psychisme, transformé notre existence, notre rapport avec la nature, avec le monde lui-même. Soudain, les distances se sont faites plus courtes, le temps a raccourci, offrant au plus grand nombre la promesse d’accéder à une richesse matérielle et une liberté de mouvement et de penser inédites.

Nous sommes les enfants de ces pères curieux et enjoués, les produits de ces bouleversements intellectuels, scientifiques et technologiques, religieux et moraux aussi. Savoir si c’est un bien ou un mal, ma foi, chacun se fera sa propre réponse. Nous nous sommes effectivement éloignés de l’imaginaire mystérieux qui prévalait aux époques précédentes au profit d’un imaginaire contrôlé, sans surprise, presque normalisé pour attirer les masses populaires à consommer des produits de rêve diffusés par exemple au cinéma et à la télévision ainsi que dans les magazines.

Les rêves existent toujours, aujourd’hui, seulement les livres et les films, et internet aussi, ont remplacé les supports sur lesquels se véhiculaient les superstitions d’antan, à ce qu’il me semble. J’en prends pour exemple ce que l’on nomme les “légendes urbaines” et les manipulations d’opinion opérées par certains médias ainsi que la plaie des fake news qui contaminent les cerveaux vides. Nous savons que ce sont des fictions, des rumeurs plus exactement, à tel point que l’on peut même savoir parfois comment elles sont fabriquées et remonter jusqu’à leurs inventeurs. Cela, c’est certain, tue la beauté de l’imaginaire.

Les scientifiques sont à l’oeuvre

Est-il regrettable que l’on accorde moins d’importance aux mythes et légendes d’antan ? Pour ma part, je reconnais leur valeur en tant qu’ils délivrent des enseignements sur les civilisations et, historiquement, nous replacent sur les échelles du Temps et de l’Espace, évoquent nos origines. L’important est de pouvoir, de savoir les situer dans un contexte. Nous pourrions croire que les scientifiques doivent être des personnes très tristes et pas marrantes à vouloir casser les rêves à chaque fois. Beaucoup d’entre eux ne croient pas aux facultés médiumniques puisqu’ils qu’ils dénient la survivance de l’âme après la mort du corps physique, peu convaincus par la relative pauvreté des faits et témoignages rapportés.

De même, la voyance, les ovnis, mais aussi les superstitions et autres mythes, tout cela serait faux car issus de l’imaginaire humain puisqu’ils échappent en partie à l’examen de la science. On pourrait croire que la vie doit être bien fade pour eux, pas très excitante, tant on suppose qu’une vie sans mystères est une vie morne et ennuyeuse. Cependant, je crois au contraire que certaines études scientifiques doivent être passionnantes. Fatigantes, obsédantes, démoralisantes, mais passionnantes car elles touchent de près le mythe de “la Vérité”, qui est de tous les mythes l’ultime. Elles contribuent également aux progrès de l’humanité.

Parfois ils réussissent

Les scientifiques ont le mérite de faire disparaître des objets de croyance qui entretiennent les sentiments de peur, de crainte, de méfiance, de rejet et d’animosité. Ces sentiments naissent de l’ignorance. L’ignorance créant du vide, elle cède facilement sa place à l’imaginaire. Et en luttant contre l’ignorance, les scientifiques brisent des tabous qui pourrissent la vie plutôt qu’elles l’améliorent. Ainsi, le racisme a longtemps été une croyance superstitieuse. Lors de la controverse de Valladolid, par exemple, en 1550, on se demandait si l’amérindien était un homme ou un animal.

Alors que la morale ne parvenait pas à convaincre de l’égalité des droits, les sciences ont démontré que les hommes sont semblables en tous points, rejetant ainsi les croyances populaires discriminantes les plus vulgaires. C’est encore la science qui a brisé les mythes des maladies honteuses, des manifestations sataniques alors qu’il ne s’agissait que de pathologies médicales.

Ces autres scientifiques, rarissimes, qui s’intéressent aux facultés parapsychiques et spirites, aux ovnis et autres mystères du monde, sont tout aussi méritants que les chercheurs qui œuvrent dans le domaine de la psychologie et de la psychanalyse. C’est un travail difficile qui a pour objectif, petit à petit, d’apporter du confort à l’humanité en révélant des vérités sur bon nombre de phénomènes vécus et de facultés humaines qui sont encore mis en doute à notre époque. Et ces vérités sont susceptibles de faire progresser notre humanité, rien que cela ! En effet, en faisant reculer les superstitions, en éclaircissant des zones obscures des croyances, les scientifiques ont accomplis des miracles en quelque sorte, que ce soit dans le domaine de la santé, de la nutrition, et de la science elle-même en général.

Parfois ils échouent

Je rappelle ainsi que la religion – assimilable par certaines de ses croyances à de la superstition – exerçait une mainmise effroyable sur les connaissances scientifiques, la morale et la législation jusqu’au siècle des lumières qui a remis cela en cause. En Afrique, les mutilations sur les enfants ont pour origine des superstitions. Dans les océans, les marins craignaient jusqu’à récemment de mourir sous les tentacules et les griffes de créatures imaginaires. Que d’exemples pourraient être cités.

J’en prends deux autres comme cela : la psychologie n’entend pas croire aux médianimités. Des personnes sont pourtant “soignées”, parfois soumises à de lourds traitements médicaux, en raison de facultés naturelles ignorées, prises pour des pathologies psychiatriques, qui seraient admises si la science parvenait à les définir parfaitement. D’autre part, un gourou qui exercerait une influence néfaste sur des esprits faibles grâce à des facultés incroyables, verrait son pouvoir diminuer si l’on pouvait prouver rigoureusement qu’il est dans le vrai ou dans le faux, dans la vérité ou dans le mensonge, peu importe tant que ses facultés sont replacées dans un contexte naturel.

Malheureusement pour les disciples la foi n’est pas une question de science, elle prétend se situer au-dessus. Pour contrecarrer tout cela, qui nous paraît aberrant, il faut pouvoir s’appuyer sur une base solide, éprouvée. Or, seuls les scientifiques ont les moyens de mener de telles études. Les chercheurs anonymes ne pèsent pas le même poids auprès de l’opinion publique. On le constate bien, par exemple, au succès d’estime remporté par Jean-Jacques Charbonnier qui ne fait jamais que répéter ce que d’autres avant lui n’ont cessé d’étudier. Il est un médecin anesthésiste qui témoigne scientifiquement du phénomène N.D.E.. Soudain, les personnes hésitantes lui prêtent de l’attention.

Jusqu’au sacrifice

Pour terminer, je souhaite tout de même apporter de l’eau au moulin à la croyance (superstitieuse ?) que les scientifiques sont des personnes malheureuses. Entre 1914 et 1919, un docteur Es-sciences anglais, William Jackson Crawford, a notamment étudié les manifestations matérielles spirites chez une famille dont le nom était Goligher (voir cette fiche encyclopédique en anglais). Son étude est présentée dans l’ouvrage intitulé : “La mécanique psychique”, Payot, Paris. Une jeune femme parvenait ainsi à soulever les tables et provoquait des coups (raps) alors qu’elle se trouvait en état de transe. Commencé quelques années auparavant par l’étude de médiums à matérialisations, tout le travail de ce chercheur a été, pendant ces années difficiles de guerre, de prouver minutieusement que les phénomènes étaient rigoureusement authentiques.

Malgré la minutie de son travail, la rigueur scientifique que son époque permettait, il fut moqué, rejeté par ses pairs trop imbus de leurs sciences. Il se suicida le 30 juillet 1920, “dans un accès de fièvre cérébrale, dû au surmenage professionnel et aux conditions créées par la guerre. On en profita pour insinuer que c’était un acte de désespoir causé par la découverte de la fraude dans les expériences du cercle Goligher et par l’écroulement de son œuvre. Or, dans une lettre adressée quatre jours avant sa mort à Mr David Gow, directeur de la revue Light, il écrivait ces lignes : “Je vous suis reconnaissant de dire que cette œuvre restera. Elle est trop consciencieusement faite pour qu’on y trouve des lacunes et des erreurs matérielles“” (René Sudre, préface de l’ouvrage de W.J. Crawford).

Ainsi va la lutte entre la lumière et les ténèbres.

 


Superstitions, texte additionnel

Le texte suivant a été écrit par J. DE RIOLS entre 1905 et 1925. Il est la conclusion de son livre "Spiritisme et tables tournantes. Nouvelle méthode facile et complète", éditions Bornemann

On créa donc très promptement une foule de médiums, de nuances et d'aptitudes variées, et, du domaine privé, les séances passèrent dans le domaine public.

On se souvient du célèbre médium Home et de tant d'autres, des frères Davenport surtout. Ceux-ci ont fait en France un bruit considérable. Après avoir eu en Amérique et en Angleterre un énorme succès, ils eurent la malencontreuse idée de venir chercher leur Waterloo à Paris. Ces deux frères, Williams et Ira, étaient, certes, des jongleurs ou plutôt des clowns d'une extrême habileté. Connaissant à fond l'art de faire, et surtout de défaire des nœuds paraissant inextricables, et ayant, en outre, les membres d'une souplesse inimaginable, ils se faisaient garrotter solidement ensemble et enfermer dans une armoire ; puis ils faisaient entendre le son des divers instruments que l'on enfermait avec eux. Ils changeaient même de vêtements et agissaient enfin comme s'ils avaient eu les mains et les jambes entièrement libres. On ouvrait l'armoire, et ils reparaissaient complètement liés. Pas une corde n'était dérangée !

S'ils s'étaient simplement contentés de mettre ces tours de force sur le compte de leur habileté, ils auraient gagné à Paris plus d'argent qu'ils n'avaient osé l'espérer. Malheureusement, et quoique Robin fit sur son théâtre, et à découvert, identiquement les mêmes expériences, ils persistèrent à vouloir persuader les Parisiens de l'intervention des esprits. On faillit les assommer et ils courent encore.

Ces Davenport ignoraient sans doute que déjà, sous Louis XVI, Cagliostro avait fait des expériences semblables, et qu'il se débarrassait rapidement des liens le plus habilement disposés autour de ses membres. (Voir Decremps.)

Plus tard, on transforma les esprits en vulgaires industriels, et les photographies spirites parurent. Malheureusement encore, le public ne crut pas devoir accepter les explications extrêmement compliquées des médiums photographes, ni la police correctionnelle non plus. Cette branche d'industrie mourut presque aussitôt après sa naissance. C'est grand dommage, vraiment !

Il y eut ensuite des médiums guérisseurs, dont l'aplomb fut si formidable, que les personnes les plus haut placées ne craignirent point de se compromettre en allant leur demander des soins. N'a-t-on pas vu des généraux aller consulter le zouave Jacob ?

Enfin, aujourd'hui encore, en notre siècle de progrès, la profession de somnambule extralucide (et presque toujours de Péronne, on n'a jamais su pourquoi) n'est-elle pas extrêmement lucrative ? Celle de tireuse de cartes aussi ? Par l'intervention d'un esprit quelconque, une femme d'une ignorance crasse et d'un extérieur plus ou moins repoussant feint de dormir, et répond avec assurance aux questions dont la criblent non seulement les cuisinières mais des personnes que leur situation devrait au moins porter à réfléchir avant de se ridiculiser de la sorte.

Du reste, les questions sont toujours les mêmes. On demande l'explication d'un songe, d'abord, puis on passe à des détails plus intimes : on veut savoir si l'on est aimée, si l'on est trompée, si l'on héritera, si l'on réussira dans une entreprise, etc. Et l'on paie comptant les réponses plus ou moins cocasses que fait l'esprit dans un français absolument déplorable.

Nous nous sommes souvent demandé, en voyant des pronostiqueurs de songes et autres charlatans du même genre dûment autorisés par qui de droit,- se targuer d'un commerce spirituel et exercer carrément leur interlope industrie, dans les foires ou ailleurs, en l'annonçant même à la quatrième page des journaux, ce que peut bien signifier cet article du Code pénal : Art 479. Seront punis d'une amende de onze à quinze francs : Les gents qui font métier de deviner et pronostiquer ou d'expliquer les songes.

Le texte suivant a été écrit par J. DE RIOLS entre 1905 et 1925. Il est la conclusion de son livre "Spiritisme et tables tournantes. Nouvelle méthode facile et complète", éditions Bornemann

On créa donc très promptement une foule de médiums, de nuances et d'aptitudes variées, et, du domaine privé, les séances passèrent dans le domaine public.

On se souvient du célèbre médium Home et de tant d'autres, des frères Davenport surtout. Ceux-ci ont fait en France un bruit considérable. Après avoir eu en Amérique et en Angleterre un énorme succès, ils eurent la malencontreuse idée de venir chercher leur Waterloo à Paris. Ces deux frères, Williams et Ira, étaient, certes, des jongleurs ou plutôt des clowns d'une extrême habileté. Connaissant à fond l'art de faire, et surtout de défaire des nœuds paraissant inextricables, et ayant, en outre, les membres d'une souplesse inimaginable, ils se faisaient garrotter solidement ensemble et enfermer dans une armoire ; puis ils faisaient entendre le son des divers instruments que l'on enfermait avec eux. Ils changeaient même de vêtements et agissaient enfin comme s'ils avaient eu les mains et les jambes entièrement libres. On ouvrait l'armoire, et ils reparaissaient complètement liés. Pas une corde n'était dérangée !

S'ils s'étaient simplement contentés de mettre ces tours de force sur le compte de leur habileté, ils auraient gagné à Paris plus d'argent qu'ils n'avaient osé l'espérer. Malheureusement, et quoique Robin fit sur son théâtre, et à découvert, identiquement les mêmes expériences, ils persistèrent à vouloir persuader les Parisiens de l'intervention des esprits. On faillit les assommer et ils courent encore.

Ces Davenport ignoraient sans doute que déjà, sous Louis XVI, Cagliostro avait fait des expériences semblables, et qu'il se débarrassait rapidement des liens le plus habilement disposés autour de ses membres. (Voir Decremps.)

Plus tard, on transforma les esprits en vulgaires industriels, et les photographies spirites parurent. Malheureusement encore, le public ne crut pas devoir accepter les explications extrêmement compliquées des médiums photographes, ni la police correctionnelle non plus. Cette branche d'industrie mourut presque aussitôt après sa naissance. C'est grand dommage, vraiment !

Il y eut ensuite des médiums guérisseurs, dont l'aplomb fut si formidable, que les personnes les plus haut placées ne craignirent point de se compromettre en allant leur demander des soins. N'a-t-on pas vu des généraux aller consulter le zouave Jacob ?

Enfin, aujourd'hui encore, en notre siècle de progrès, la profession de somnambule extralucide (et presque toujours de Péronne, on n'a jamais su pourquoi) n'est-elle pas extrêmement lucrative ? Celle de tireuse de cartes aussi ? Par l'intervention d'un esprit quelconque, une femme d'une ignorance crasse et d'un extérieur plus ou moins repoussant feint de dormir, et répond avec assurance aux questions dont la criblent non seulement les cuisinières mais des personnes que leur situation devrait au moins porter à réfléchir avant de se ridiculiser de la sorte.

Du reste, les questions sont toujours les mêmes. On demande l'explication d'un songe, d'abord, puis on passe à des détails plus intimes : on veut savoir si l'on est aimée, si l'on est trompée, si l'on héritera, si l'on réussira dans une entreprise, etc. Et l'on paie comptant les réponses plus ou moins cocasses que fait l'esprit dans un français absolument déplorable.

Nous nous sommes souvent demandé, en voyant des pronostiqueurs de songes et autres charlatans du même genre dûment autorisés par qui de droit,- se targuer d'un commerce spirituel et exercer carrément leur interlope industrie, dans les foires ou ailleurs, en l'annonçant même à la quatrième page des journaux, ce que peut bien signifier cet article du Code pénal : Art 479. Seront punis d'une amende de onze à quinze francs : Les gents qui font métier de deviner et pronostiquer ou d'expliquer les songes.

Auteur : Victor Maia
27 juillet 2009

Victor Maia

Victor Maia, spiritualiste, médium, voyant, Plouvien, Brest, Bretagne, Consultations médiumniques, guidances et voyances par téléphone, en cabinet ou à domicile en France et pays francophones.