Le credo du spiritualiste
Le spirite, dans son sens le plus universel, conventionnel, nommons-le spiritualiste, est celui qui reçoit et étudie le témoignage des Esprits. Comprenant mieux alors sa place dans l’univers, il fait de ses révélations une sorte de profession de foi. Bien entendu, il sait qu’il est lui-même un être en évolution. Et, en fonction de ses possibilités, il désire ardemment appliquer sur terre la philosophie des Esprits, qui n’est jamais qu’un ensemble de prises de conscience.
Celle-ci résume d’une certaine façon tout ce qu’il y a de plus beau dans les religions de notre monde. On peut comprendre que les œuvres humaines, mêmes les plus belles, ne sont que de pâles copies de ce qu’il existe déjà dans le monde invisible. Ainsi, par rapport aux religions, nées d’un prophète, le spiritualiste trouve de la beauté dans l’énoncé, l’étude, la critique, la compréhension et la réalisation de principes révélés par les Esprits eux-mêmes, nombreux. Cette beauté, il peut également la reconnaître en lui-même.
L’individu spiritualiste développe une conscience, parfois même une hypersensibilité qui lui offrent ainsi d’être convaincu de ces postulats :
1° survivance de l’âme après la mort du corps charnel ;
2° l’AKP (l’akénapraxie, tel que je nomme le principe de réincarnation dans toute son étendue) selon lequel l’âme suit un parcours évolutif l’amenant à expérimenter de multiples fois la vie dans un corps de chair avant de se perfectionner selon d’autres modalités ;
3° pluralité des mondes dans le sens où l’univers est peuplé de nombreuses planètes habitées entre lesquels les âmes se déplacent et se visitent ;
4° principe universel d’évolution constante qui pousse donc au progrès ;
5° possibilité pour les Esprits de se communiquer aux êtres en chair, de les influencer ;
6° lesquels sont tous liés par un autre principe universel que l’on nomme communément l’amour, liés entre eux par des énergies de différentes natures ;
7° importance de l’intention qui est créatrice (pensées créatrices, loi d’attraction) ;
8° intérêt de la prière dont l’intention pure produit des énergies utiles et participe de la foi ;
9° enfin, l’existence d’un principe universel fondateur et directeur appelé communément Dieu (quoi qu’il soit, j’ignore personnellement ce qu’est Dieu), puisqu’il faut bien le désigner.
Tel est le credo du spiritualiste qui s’enrichira, se transformera même avec le temps à mesure que les sciences et la conscience duale humaine/spirituelle évolueront.
Des rôles sur la scène de la vie spirituelle
Sur Terre, l’être hypersensible, à fortiori lorsqu’il est médium, est ainsi sur terre un individu plongé dans un monde difficile avec une perception ou une vue sur un univers fantastique. Confronté à la multidimensionnalité de ce dernier, à son apparente complexité qui défie les distances, les époques, les différentes humanités qui le composent et toutes les définitions que nous lui prêtons, le spirite sait qu’il est très loin de connaître la Vérité ; car bien qu’il lui prête de nombreuses définitions, toutes bancales, l’au-delà est « un monde inimaginable pour les terrestres. Le pressentir est possible, le concevoir est impossible », (Jeanne Morranier, Au seuil de la vérité).
Lorsque le spiritualiste est également médium, ce qui n’est d’ailleurs nullement obligatoire, il peut offrir une forme d’aide appréciable basée sur l’étude des faits et secondée par ses perceptions médianimiques. Il peut ainsi tenter de mêler aux faits spirites, c’est-à-dire ceux qu’il lui est possible d’expliquer raisonnablement, une spiritualité saine et dégagée de l’influence terrestre, encouragée par le peuple de l’au-delà lui-même. Cette spiritualité venant éclairer les religions établies et non les substituer.
Ainsi, morts et vivants, pour autant qu’il est possible de les qualifier comme tels, très étroitement liés mais souvent dans l’ignorance de leur cohabitation, peuvent depuis toujours entretenir les relations d’amour et de confiance qui faisaient le ciment de leur coexistence. Et les premiers peuvent préparer les seconds à les rejoindre dans les meilleures conditions. Ils parviennent à démystifier le sujet de la mort qui apparaît désormais comme un concept dépassé. Bientôt, un nouveau terme devra être inventé. Et à contrario, ils redéfinissent le bonheur qui s’exprime sur la scène du théâtre de la Vie.